Inn et La ville bleue, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 5 au 11 mars 2025.
-
Inn, de Zion Chen devant les projections de Black Dog et Yökai – le monde des esprits
Deux femmes mystérieuses arrivent dans une auberge et suscitent l’intérêt d’un homme qui dîne en bas. Il voit la femme la plus âgée utiliser une poupée pour apparemment contrôler la plus jeune.
INN est une fascinante immersion en animation. Une odyssée au pays de l’étrangeté. Née à l’USC School of Cinematic Arts de Californie, cette œuvre est le fruit de l’imaginaire du réalisateur Zion Chen. Les mythologies d’Asie rencontrent les technologies de l’animation en 2D assistée par ordinateur, dans une école américaine. Mariage heureux, même si l’ambiance est à l’épouvante.
Il s’agit en effet ici de possession. Les fantômes abondent dans l’imaginaire chinois. La réalité glisse vers le fantastique. Le rationnel vers la folie. La douceur vers la terreur. De nombreux fétiches nourrissent les images, de poupée en orbite oculaire, de fleur en bras multiples. Et toujours des visages opaques, cachés, dissimulés, scarifiés. Sans aucune explication psychologique, la fatalité contamine la toile.
L’auberge (soit “Inn”) qui sert de décor à l’action est un motif récurrent du cinéma de genre chinois, hongkongais ou taïwanais. Film de sabre, de kung-fu, fresque historique, polar, comédie, fiction d’hier ou d’aujourd’hui : on ne compte plus les longs métrages utilisant la géographie de l’hôtellerie campagnarde, de salles de réfection en chambres aux étages. L’impersonnalité de tels lieux ouvre le champ à tous les possibles…
.
Production USC School of Cinematic Arts Musique Qingnan Ma
-
La ville bleue, de Armel Hostiou, devant les projections de Le système Victoria
Une station service à la nuit tombée, un homme entend son nom hélé. C’est une femme qui se dirige vers lui, trop heureuse de le retrouver enfin après tant d’années. Mais est-ce vraiment lui ?
Armel Hostiou met en scène Sigrid Bouaziz et Damien Bonnard dans un film traversé d’une mystérieuse poésie. En associant le caractère flottant de la mémoire au motif de l’eau, son film nous plonge dans une temporalité qui revisite la frontière entre le réel et l’imaginaire. Armel Hostiou a étudié le cinéma à la Fémis, dans la section Image. Il a réalisé plusieurs courts métrages, des installations vidéo et des clips pour des groupes français et américains (Babx, Poni Hoax, Bertrand Belin, Fantazio…). En 2008, il a co-fondé la société de production Bocalupo Films avec laquelle il a tourné son premier long métrage, Rives (ACID Cannes 2011). Le second, Une histoire américaine, (avec Vincent Macaigne) est sorti en salles en 2015. En 2019, il a réalisé un premier film documentaire, La Pyramide invisible, tourné en Bosnie-Herzégovine et présenté à Cinéma du Réel en 2019. Son second film documentaire, Le Vrai du faux, est sorti en salles en 2023.
Production Bocalupo Films Scénario Jérémie Dubos, Jean-Baptiste Separi-Prevost, Armel Hostiou Interprétation Sigrid Bouaziz, Damien Bonnard, Marius Nicolleau