La Traviata et The GoodBye Place, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 25 au 31 décembre 2024.
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La Traviata, de Guionne Leroy devant les projections de Conclave, Le déluge et En fanfare
Même la tragédie de la Traviata n’empêche pas les bohémiens de la haute société parisienne de faire la fête dans le château.
L’illustre opéra de Giuseppe Verdi, créé à Venise en 1853, trône au centre de ce film court qui fêtait ses trente ans en 2023. C’est une copie restaurée et numérisée par L’Agence du court métrage que le public peut aujourd’hui (re)découvrir. Une remise à neuf idéale pour célébrer cette symphonie de couleurs en pâte à modeler, due au talent de la réalisatrice Guionne Leroy, également animatrice au sein de grands studios internationaux.
Ces trois minutes se délectent de la première à la dernière image. C’est l’histoire d’une métamorphose d’aliments sucrés en personnages dansants, ou comment une table de desserts en tous genres se transforme en bal improvisé, jusqu’à une épiphanie mutuelle où la couleur enjolive de détails multicolores un gros gâteau blanc à plusieurs étages. Attention, gros risque d’appétit ou d’overdose de sucre !
Les mouvements rythmiques de la mélodie italienne, interprétée par le Chœur de l’Académie Santa-Cecilia de Rome, donnent le tempo de la marche et de la danse. Comme dans une comédie musicale hollywoodienne, la chorégraphie est optimale, jusqu’à se clore par un final géométrique en vue plongeante sur les créatures animées. Du grand art !
Scénario Guionne Leroy Production Pascavision
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The GoodBye Place, de Richard Kelly, devant les projections de Le dernier des Mohicans et Mikado
Un petit garçon maltraité se voit offrir une porte de sortie par de mystérieux étrangers qui pourraient lui expliquer où vont réellement les personnes disparues.
C’est durant ses études à l’université USC School of Cinematic Arts de Los Angeles que Richard Kelly a écrit et mis en scène ce court métrage daté de 1996. Le futur réalisateur de Donnie Darko et Southland Tales expérimente déjà la vision décalée. Le réalisme glisse vers le fantastique, avec une fable en noir et blanc, où les personnages ne dialoguent pas, mais suivent leur instinct.
Le jeune héros de sept ans narre le récit en voix-off, et devient le centre de ses rêveries et de ses mirages. Jusqu’à voir apparaître des êtres fantomatiques et tatoués à la main, dont on ne sait plus s’ils lui veulent du mal ou du bien. C’est une histoire d’enfant solitaire et maltraité, qui joue au flic pour palier la mort de son père policier, mais qui se retrouve régulièrement enfermé par sa mère dans un placard.
Avec une vraie radicalité dans le récit et le montage, et une économie de moyens, les premiers pas de Richard Kelly réussissent à installer un climat. L’énigmatique gagne l’aventure de huit minutes, avant que la disparition ne l’emporte. Le titre du film répond au manque paternel et au quotidien malaisant. Et mieux vaut peut-être aller au “lieu des dieux”, le fameux Goodbye Place…
Production USC School of Cinematic Arts Musique Gregory Zymet Interprétation Edwin C. Waite, Norma Barbour, Staci Greason, Sindy Shrouder, George Shrouder