15 août et Wind, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 16 au 22 octobre 2024.
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15 août, de Tamara Kozo, devant les projections de Riverboom
Kaboul, 15 août 2021. Alors qu’elle est en plein entretien, Maud est interrompue et se retrouve confrontée à sa propre impuissance face au rêve de Sadiqa : celui de vivre.
Avec une riche expérience accumulée dans le secteur culturel – dans le théâtre, le cirque, puis le casting –, Tamara Kozo nourrit son travail de réalisatrice de son regard transversal. Son film 15 août a été sélectionné dans la liste des cinquante opus retenus en compétition au cours de la 12e édition du Nikon Film Festival en 2022. Celle-ci avait pour thème “Un rêve”.
En deux minutes et vingt secondes, l’auteure nourrit une tension grandissante. Elle mélange avec succès la portée documentaire et le suspense, dans cette interview en terrain où le danger plane. Une journaliste reporter française interroge une femme afghane à Kaboul, où les Talibans avancent et menacent la liberté. Le témoignage est illustré en direct par les coups de fil qui informent.
L’actrice qui incarne l’interviewée, Wazhma Bahar, est citée au générique comme collaboratrice au scénario. Le film met en scène les paradoxes du regard et de l’implication étrangers, face à l’urgence de la fuite. Sadiqa demande à Maud de l’emmener, elle et sa famille, à l’aéroport, mais cette dernière lui répond que c’est impossible, ne lui lançant qu’un “I’ll call you later”.
Musique Théo Palfray Interprétation Wazhma Bahar, Anouk Féral
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Wind, de Robert Löbel, devant les projections de The Outrun et Miséricorde
La vie quotidienne dans une contrée venteuse. Un vent fort, cela permet de voir émerger de nouvelles façons de vivre. Puis, soudain, c’est la fin d’une époque…
Le cinéma d’animation aime jouer avec les lois physiques qui régissent depuis toujours la vie sur notre Terre. Venu du département “design” d’une université allemande, l’inventif Wind, fait souffler à l’écran une très puissante bise, de la gauche vers la droite.
Cette totale liberté prise avec la pesanteur permet la concrétisation de situations inédites et ingénieuses, comme le fait de servir du vin en une coulure horizontale, de jouer au ping-pong sans adversaire direct ou de laisser un nourrisson dans les airs, tenu par une ficelle comme un vulgaire ballon gonflé à l’hélium ! Le graphisme acéré et les teintes pastel du dessin évoquent un monde apaisé, qui tourne impeccablement ainsi et ne se concevrait aucunement sans ce vent lui donnant paradoxalement son équilibre.
La métaphore devient donc perçante, même sans la moindre ligne de dialogue, lorsque le mouvement s’interrompt et que tout retombe ! On s’habitue à tout, même à ce qui nous empêche d’avancer : le constat est décidément implacable…
Scénario Robert Löbel Production HAW Hambourg, Design & Medien