Riot Doll et Pablo Paris Satie, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 9 au 15 octobre 2024.
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Riot Doll, de Mrunal Khairnar, Lwazi Msipha, Daria Skripka, devant les projections de Lee Miller, L’histoire de Souleymane et The Apprentice
A Moscou, une jeune livreuse est témoin de la haine et fracture qui envahissent sa société. Bouleversée, elle découvre une curieuse échappatoire pour traiter avec les partisans de la guerre. Cependant, la réalité à laquelle elle tente d’échapper la rattrape bientôt…
Il existe en Russie des voix qui s’élèvent contre la guerre menée en Ukraine. Le court métrage survolté Riot Doll, issu de la prestigieuse école d’animation parisienne Les Gobelins, s’en fait l’écho. Avec son titre en hommage au groupe de punk russe féministe Pussy Riot, le ton est donné !
Opposée à la guerre et à la brutalisation de la société, la jeune livreuse moscovite Louba étouffe et trouve pour seule échappatoire la colère, la vengeance entre fantasme et réalité qui aboutit à une scène au sommet avec Vladimir Poutine lui-même ! Le style graphique emprunte aux codes de la bande dessinée et file la métaphore du sang sur les mains jusqu’à ce qu’un torrent rouge déferle sur l’écran tel un raz-de-marée.
Satire au vitriol d’une société russe phagocytée par la propagande poutinienne, Riot Doll s’impose comme un film punk, jubilatoire et important.
Scénario Mrunal Khairnar, Lwazi Msipha, Daria Skripka Musique Antoine Duchene Interprétation Julia Arkhangelski, Kereel Blumenkrants, Marta Flevora, Mrunal Khairnar, Sonia Kondrasheva Production Gobelins, l’école de l’image
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Pablo Paris Satie, de Michel Ocelot, devant les projections de Niki
L’auteur de Kirikou et la sorcière, fait danser Pablo Legasa dans le ciel de Paris. Magnifique et audacieux !
Attention, attention ! Incursion du maître de l’animation Michel Ocelot dans la prise de vues réelle. L’auteur de Kirikou et la sorcière, d’Azur & Asmar, de Dilili à Paris et tant d’autres trésors filme un être de chair et d’os dans un décor véritable. C’est dans le cadre de la collection de la 3ème scène de l’Opéra de Paris qu’il a pu, en 2020, concrétiser son envie de filmer un corps qui danse.
Ce n’est pas n’importe quel être vivant qui se meut devant la caméra, puisqu’il s’agit de Pablo Legasa, alors tout récent premier danseur du ballet de la fameuse institution. En quatre minutes, le jeune homme s’harmonise par ses mouvements gracieux avec la Gnossienne n°1 d’Érik Satie – une musique pour piano créée par le compositeur français à la fin du XIXe siècle.
Le titre tripartite associe tout simplement les trois données du film : protagoniste, cadre, auteur musical. Le tout réuni dans un plan-séquence qui va d’un panoramique large sur la capitale, pour se concentrer sur l’artiste, saisi en pied, avant de se rapprocher progressivement de son torse et de son visage, sous les rayons du soleil. Un seul jour de tournage fut nécessaire.
Interprétation Paolo Legasa Production Les Films Pelléas, Opéra National de Paris