Wind et La virginité, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 6 au 12 août 2025.
-
Wind, de Robert Löbel, devant les projections de Les 4 fantastiques et Black Dog
La vie quotidienne dans une contrée venteuse. Un vent fort, cela permet de voir émerger de nouvelles façons de vivre. Puis, soudain, c’est la fin d’une époque…
Le cinéma d’animation aime jouer avec les lois physiques qui régissent depuis toujours la vie sur notre Terre. Venu du département “design” d’une université allemande, l’inventif Wind, fait souffler à l’écran une très puissante bise, de la gauche vers la droite.
Cette totale liberté prise avec la pesanteur permet la concrétisation de situations inédites et ingénieuses, comme le fait de servir du vin en une coulure horizontale, de jouer au ping-pong sans adversaire direct ou de laisser un nourrisson dans les airs, tenu par une ficelle comme un vulgaire ballon gonflé à l’hélium ! Le graphisme acéré et les teintes pastel du dessin évoquent un monde apaisé, qui tourne impeccablement ainsi et ne se concevrait aucunement sans ce vent lui donnant paradoxalement son équilibre.
La métaphore devient donc perçante, même sans la moindre ligne de dialogue, lorsque le mouvement s’interrompt et que tout retombe ! On s’habitue à tout, même à ce qui nous empêche d’avancer : le constat est décidément implacable…
Production HAW Hambourg, Design & Medien Scénario Robert Löbel
-
La virginité, de Guillaume Boulay, devant les projections de Bird
Au Kurdistan, une petite fille, qui ignore l’existence des règles, croit avoir perdu sa virginité et se prépare à en affronter les conséquences.
Guillaume Boulay aborde avec délicatesse un sujet tabou à travers l’animation documentaire : l’ignorance des jeunes filles concernant leur propre corps dans certaines cultures patriarcales. Son film révèle comment l’absence d’éducation sexuelle transforme un phénomène naturel en source de terreur et de culpabilité. L’animation permet de traiter ce sujet sensible avec pudeur tout en conservant sa force émotionnelle, rappelant l’approche de Marjane Satrapi dans Persépolis. Le contexte kurde amplifie la portée du propos, interrogeant les traditions qui maintiennent les femmes dans l’ignorance et participant d’un cinéma d’animation militant et nécessaire.
Interprétation Zozan Oztekin