Kwiz et 5 mètres 80, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 29 janvier au 4 février 2025.
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Kwiz, de Renaud Callebaut devant les projections de La pie voleuse, et Apprendre
Armées de téléphones portables, deux femmes d’âge respectable se livrent à un test de connaissance impitoyable dans la salle d’attente d’une clinique. Pour ne pas perdre la face, jusqu’où iront-elles ?
Le titre tout d’abord. Kwiz pour “quiz”, et l’amour du jeu qui prime. L’humour mène ce film de cinq minutes qui illustre en images, et par un face-à-face désopilant, le plaisir contagieux de l’affrontement. C’est par le regard que les deux adversaires font connaissance, avant de passer à l’ouïe comme terrain d’approche, qui va ouvrir la porte au champ du test. Et même du Blind Test.
Kwiz chante la vivacité de l’être humain à n’importe quel âge et dans n’importe quel contexte. Ici, la salle d’attente d’un hôpital où une femme endimanchée, avec son tailleur chic et son sac à main Louis Vuitton, feuillette un magazine, quand débarque une patiente en robe de chambre et pantoufles, affublée d’une potence à perfusion.
Le terrain ludique s’engage avec la sonnerie d’un téléphone entraînant une dialectique. Un test : Beethoven pour l’une, Brahms pour l’autre. Suivent Mozart, Strauss et Rossini. Avant une chute très rock’n’roll. Les mamies comme il faut ne le sont pas tant que cela, et une tatie Danielle sommeille en chacune, sous les airs sages et disciplinés. Renaud Callebaut concocte ainsi un savoureux duo pas piqué des vers.
Production Mandarine Productions Scénario Renaud Callebaut Musique Bertrand Musson Interprétation Georgette Stulens, Zoalina Demeulemeester
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5 mètres 80, de Nicolas Deveaux, devant les projections de Sing sing , et Le jardin zen
Un troupeau de girafes se lance dans un enchaînement de plongeons acrobatiques de haut vol !
Merveille digitale ayant fait le tour du monde des festivals – et pas seulement ceux qui sont dédiés à la 3D –, 5 mètres 80 a la grâce des “musicals” de Busby Berkeley et de ses “chercheuses d’or” des années 1930. Cette fois, ces somptueuses créatures qui tournent au coin d’un couloir de centre nautique et qui apparaissent à la caméra sont un troupeau de girafes, dont la présence incongrue est bientôt effacée par la justesse de la représentation : la création numérique des demoiselles est parfaite, on pourrait presque croire à des prises de vues réelles, jusqu’à un détail d’oreille qui vibre furtivement.
L’excellence de l’animation trouve un écho idéal dans la superbe composition, volontiers swing, orchestrée par Olivier Militon. Un ballet spectaculaire est effectué par les graciles athlètes danseuses, que leur long cou n’handicape nullement pour réussir les figures les plus audacieuses. L’élégance de leur démarche et de leurs mouvements mérite sans conteste un “10” de la part des juges, à savoir les spectateurs ébahis de toutes ces prouesses, à la fois techniques et artistiques.
Production Cube Creative Computer Company Scénario Nicolas Deveaux Musique Olivier Militon