The Record et A Single Life, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 1er au 7 octobre 2025.
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The Record, de Jonathan Laskar, devant les projections de Un simple accident et Put Your Soul on Your Hand and Walk
Un voyageur offre à un antiquaire un vinyle magique. « Il lit dans votre esprit et joue ce que vous avez en mémoire. » Obsédé par ce disque sans fin, l’antiquaire l’écoute encore et encore, et les souvenirs refont surface.
Avec The Record, le réalisateur franco-suisse Jonathan Laskar signe une épopée existentielle enivrante. Le film est passé par le Festival d’Annecy, où il a reçu un prix, et fascine par sa combinaison d’un sujet extrêmement fort et d’une forme virtuose. Le parfait équilibre d’un travail d’animation optimal, qui transcende l’histoire racontée et touche le public au plus profond.
Il y a du mystère dans cette rencontre d’un homme antiquaire et fan des vieux instruments avec un disque vinyle au pouvoir enchanteur. Ou comment un objet devient le couloir temporel avec les souvenirs, à travers le son et la musique. Retrouver toute son histoire rien qu’en pensant aux mélodies qui habitent son propre esprit. Et concrétiser un travail de mémoire à travers soi-même.
Le travail sur le noir et blanc épate. Les lignes et motifs sont autant de liens qui nourrissent un montage enchaîné entre aujourd’hui et hier, et entre les lieux. La poésie inonde chaque image, de la cruauté du passé antisémite au présent mémoriel. Et quand la couleur apparaît, elle réchauffe par ses images douces et par une vitalité retrouvée, pour témoigner contre l’oubli.
Production Punched Paper Films Scénario Jonathan Laskar Musique Jonathan Laskar Interprétation Jonathan Laskar
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A Single Life, de Marieke Blaauw, Joris Oprins, Job Roggeveen, devant les projections de Moi qui t’aimais
En écoutant un mystérieux 45-tours, Pia peut soudain voyager dans le fil de son existence.
Nommé à l’Oscar du court métrage d’animation à Hollywood en 2015, A Single Life est un petit bijou concocté par un trio néerlandais.
En moins de trois minutes et sans aucun recours au dialogue, une fable existentielle habilement troussée, par le biais d’un disque vinyle permettant de voyager dans le temps, vers le passé ou vers un avenir lointain. Toute une vie se voit ainsi balayée, avec beaucoup de drôlerie d’abord (les tranches d’une pizza comme autant de quartiers d’une horloge), puis en portant un regard d’une lucidité implacable sur la vieillesse et ses aléas – la pimpante héroïne est aperçue, à l’hiver de son existence, poussant son déambulateur. Et sans même parler de l’étape suivante…
L’animation en 3D, aux couleurs chatoyantes, est portée par une pétillante composition musicale et le film parle aussi bien aux grands qu’aux petits.
Musique Happy Camper