Musique
Publié le 04/12/2024
La bande originale de Perfect Days, le dernier film de Wim Wenders, est en écoute dans votre cinéma du 13 novembre au 3 décembre 2024.
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« La musique du film raconte aussi l’histoire »
Il a révélé à l’écran les Cubains du Buena Vista Social Club. Il a filmé la compagnie de Pina Bausch et donné la parole à des bluesmen. Le musicien Ry Cooder lui a offert pour son film Paris, Texas (Palme d’or en 1984) une musique devenue mythique. Et son long-métrage Les Ailes du désir est désormais un opéra et un ballet. Dans le cinéma de Wim Wenders, la musique est partout. A 78 ans, le réalisateur allemand livre une ode à la beauté de la vie ordinaire dans Perfect Days, son dernier film.
Dans Perfect Days, on suit Hirayama, incarné par Koji Yakusho – qui a remporté le prix d’interprétation masculine à Cannes. Un salarié des toilettes publiques de Tokyo dans le quartier de Shibuya, homme taiseux et solitaire, dont le quotidien est ritualisé par les mêmes gestes, les mêmes passions pour la photographie, la lecture, la contemplation de la nature et la musique. Le personnage est un grand collectionneur de cassettes audio, de tubes de l’histoire du rock : « En filmant le visage de Koji Yakusho, le silence devient agréable. Dans le film, on regarde le monde avec ses yeux de moine si on veut ; les yeux d’un homme paisible pour qui les gens sont égaux. Il ne parle pas, mais il voit beaucoup, il voit tous les détails. Il vit chaque moment comme une joie. »
60 ans après la mort de son cinéaste préféré Yasujirō Ozu, et 40 ans après son film qui lui rendait hommage Tokyo-Ga, Wim Wenders revient en terre nippone pour un film lumineux et très optimiste, tourné en 16 jours seulement : « Au fur et à mesure, on s’est rendu compte que le film allait rendre heureux les spectateurs et c’était nouveau pour moi. Je m’en suis rendu compte en observant le personnage principal et c’est détoxifiant. »
A l’inverse du tournage serré de Perfect Days, Wim Wenders a expérimenté le travail ,sur un temps beaucoup plus long, en tant que metteur en scène d’opéra en 2017, pour la création les Pêcheurs de perles, de Georges Bizet avec Daniel Barenboim à la direction : « Il me l’a proposé, il voulait qu’on fasse quelque chose autour Mozart et je lui ai demandé, vous avez fait ça déjà combien de fois ? Il ne savait même plus. Alors, je lui ai dit que je voudrais faire un opéra qu’on fasse ensemble, qu’il n’avait pas fait avant. Et il m’a dit : « il n’y en a pas ». Alors, je lui ai proposé les Pêcheurs de perles. Puis il a demandé qu’on lui apporte les notes. Il les a lues. Il a entendu la musique en lisant les pages. Il a dit, c’est vraiment pas mal. Et vous avez raison, je ne l’ai jamais fait.«
