Du 12 au 18 octobre

Feu croisé et Histoire tragique avec fin heureuse, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 12 au 18 octobre 2022.

• Feu croisé, de Ekin Koca, devant les projections de Les Harkis et Butterfly Vision
  

Comme tous les jours Mahmut, un vieux berger kurde, sort paître son troupeau de chèvre dans les montagnes de Qandil. Malgré la vie tranquille qu’il mène il n’échappe pas au conflit qui oppose la guérilla indépendantiste aux forces armées turques.

Cette découverte nous arrive de l’École des métiers du cinéma d’animation, alias l’EMCA, à Angoulême. Un travail précis élaboré sur ordinateur pour créer des images en deux dimensions. Une savante articulation d’angles, aussi, qui nourrit la mise en scène, alternant des vues de face et des constructions en plongée, pour mieux rendre compte du terrain en jeu dans l’action.

Appartenant au massif des Zagros, les monts Qandil constituent le décor naturel et unique du film. Ils sont situés sur le territoire du Kurdistan, à cheval entre l’Irak, l’Iran et la Turquie, ici à l’image, et enjeu géopolitique majeur de cette zone. Un vieux berger kurde tente avec son troupeau de chèvres de dépasser le conflit avec les Turcs, mais le réel le rattrape, depuis ces militaires sur les dents jusqu’à ces mines disséminées et menaçantes.

Le jeune réalisateur livre ainsi une œuvre éminemment politique, tout en racontant une histoire simple et universelle, via les techniques du cinéma d’animation. Le parcours de cet homme vieillissant et solitaire devient, par son martyre anonyme, une ode à la liberté, et un chant d’amour à sa terre ancestrale, muselée.

• Histoire tragique avec fin heureuse, de Régina Pessoa, devant les projections de Aniki-Bóbó et L’Innocent
  

Il y a des gens qui sont différents malgré eux et qui voudraient juste ressembler aux autres, se fondre délicieusement dans la foule. Certains passent toute leur vie à essayer de cacher leur différence. D’autres l’assument.

En cinq films et vingt ans de carrière, Régina Pessoa s’est affirmée dans le monde de l’animation. En premier lieu par une technique unique – la gravure, sur plâtre ou sur papier – qui offre un graphisme singulier et identifiable. Ensuite, c’est par ses scénarios et personnages, emprunts d’une certaine forme de mélancolie – l’inimitable ‘saudade’ portugaise – que la réalisatrice nous plonge dans l’univers de son enfance. Un univers sombre et tourmenté qui oscille entre une réalité vécue et les envolées poétiques et cauchemardesques propres aux fables de notre enfance. Histoire tragique avec fin heureuse est le reflet d’une réelle personnalité d’auteur que Régina Pessoa affirme film après film. Le film a obtenu le Cristal du Festival d’Annecy en 2006 et a cumulé plus de 50 prix prestigieux. Doublement primé au Festival d’Annecy en 2019, son nouveau film, Oncle Thomas – La comptabilitéé des jours, s’incrit à nouveau dans cette riche filmographie sytématiquement récompensée.

L’Extra Court